Les 3èmes dimensions des espaces musicaux

Les 3èmes dimensions des espaces musicaux

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10 novembre 2016
Les 3èmes dimensions des espaces musicaux

Maison des Mathématiques et de l’Informatique de Lyon / Lyon (69)


Le numérique permet aujourd’hui le rapprochement entre les arts plastiques et les arts musicaux. Cette journée de conférence/rencontre portera sur l’analyse de ce rapprochement possible et notamment sur les concepts en jeu (matière / temps / espace), sur la nature des outils logiciel désormais employés par les artistes, sur les perspectives ouvertes par le couplage (son / espace), et sur la problématique des langages. Les 3èmes dimensions des espaces musicaux qui seront évoquées tiennent autant aux aspects représentation et notation, qu’aux projections sonores dans l’espace, et aux interfaces 3D pour le contrôle de la musique.

Les vidéos de la conférence sont en ligne.

Lieu :
Maison des mathématiques et de l’informatique

1 place de l’École
69007 Lyon
Horaires : 10h00-12h30 14h30-17h00
Tram : T1 – Debourg, ENS Lyon
Metro : B – Debourg
Bus : C22 & Zi6 arrêt Debourg
Entrée libre dans la limite des places disponibles.

MMI
RNSC

Conférence organisée en collaboration avec la maison des mathématiques et de l’informatique.
et le réseau national des systèmes complexes RNSC.

 

FAUST Award 2016

Faust Award 2016

Le Faust Award est un concours international de programmation destiné à récompenser le meilleur logiciel open source écrit en langage FAUST. Le prix est décerné tous les ans par un jury d’experts internationaux. L’édition 2016 a été remportée par le logiciel Ambitools développé par Pierre Lecomte. La remise du prix aura lieu lors de cette journée et sera suivi par une conférence du lauréat.

 

 

Net-Sounds

Le Net a fait émerger un nouvel « état » du monde dont l’articulation avec le domaine du sensible constitue un nouveau champ artistique. A l’initiative de Grame, NET SOUNDS a été un appel à projets, entre la France et le Mexique, invitant deux jeunes artistes à intervenir sur le Web à travers des configurations visuelles et sonores.

Les Lauréats Net-Sounds :
Kévin Ardito, jeune artiste français, en fin d’études à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Lyon (ENSBA)

Gabriel Martin Uribe Bravo, artiste – programmeur dans divers domaines traitant autant de l’environnement, des finances que du Big Data. Co-fondateur en 2014 du site http://borde.mx/,outil d’analyse politique basé sur des données recueillies sur le web sur les politiciens. Travaille actuellement sur un magazine d’art web, collabore avec divers artistes mexicains (vidéastes, chorégraphes…). Fonde en 2015 « Collectivo de dos » avec Carlos De La Sancha (photographe), explorant les méthodes de production artistique et de distribution dans différents médiums.

 

 

 

Intervenants

 

Alain Le Méhauté (1), Philippe Riot (2), Christian Morin et Felix Agid (3)
Université Fédérale de Kazan (1), Institut Franco-Quebecois (2), Paris, EPCC-TALM (3)

Pourquoi de la musique… des sphères est-elle harmonique ?

Alors que la littérature a pour vocation la représentation de l’homme au monde, la musique, la poésie et les mathématiques ont une vocation ontologique, directement comptables de mondes en devenir. Le langage et la grammatisation qui s’y attachent constituent le vecteur commun de tous les arts. En piégeant les symétries, les invariants, les morphismes, autrement dit le style, ce vecteur contribue à mettre au monde nos objets de civilisation.

Il sera montré comment le truchement de la fonction zéta de Riemann contribue à l’entendement de la co-naissance d’objets de pensée duaux fondés sur l’incomplétude (le réel et son double, partition vs orchestration, sculpture vs espace, poème vs langue, logique vs structure algébrique, être au monde vs monde, identité vs culture, outils de production vs appropriation, etc). En opposant l’objectivité physique de l’état stable à la multiplicité d’états transitoires adjoints l’homme expérimente, au moins implicitement, le temps comme paramètre complexe. Cette extension est nécessaire à la clôture asymptotique de l’incomplétude que portent en eux tout récit comme histoire en devenir, tout « il y a » comme finalité de la volonté, toute différance comme approximation; ce faisant elle affirme paradoxalement le statut irremplaçable de l’ineffable, de l’indicible, de in-différance. La fonction zéta nous permettra de mieux comprendre pourquoi l’usage de l’outil informatique, du multi média et de la simulation numérique s’il tend à rapprocher de manière synthétique et en jouant sur le facteur temps, le geste et l’automate, la raison et le calcul, le sens et la statistique, les éloigne dans l’espace et crée un irréductible distinguo entre des objets multipliés. Cette multiplié est un « pharmakos » car au-delà du comblement de désirs toujours infinis, c’est l’échelle humaine qui se trouve délégitimée dans un cosmos d’artefacts dans lequel trouver un sens relève du déchiffrement. Le plongement dans ce cosmos, plus chaotique et abstrait que celui de Copernic, de Nicolas de Cues ou celui de Niels Bohr, exige en urgence une réflexion épistémologique qui déterminera la capacité de nos intellects d’abord, de nos langues donc de nos communautés ensuite, à construire une arche (langage) nous donnant la possibilité de survivre à un déluge technologique échappant à nos échelles de mesure. Quel devrait être le principe de « flottaison » de cette arche abstraite?

Alors que la pensée scientifique issue des lumières se trouve dépassée, les artistes les philosophes les linguistes entre autres sont seuls aujourd’hui en mesure de relever le défi que pose ce principe. Il ne s’agit pas seulement d’une réflexion à assumer mais d’une exigence vis-à-vis d’une descendance qui survivra ou périra en fonction de nos capacités à penser comment vivre dans le monde qui déferle déjà.

 

Dominique Fober
Grame – Centre national de création musicale – Lyon

Etendre les dimensions de la partition musicale

La partition musicale est traditionnellement un objet en deux dimensions, où se projette une représentation graphique de la musique. Les nouvelles technologies, les nouveaux instruments, les nouvelles formes musicales – comme les musiques interactives – sont venus bousculer la vision classique de la notation de la musique. Par exemple, les partitions dynamiques, les partitions animées, ont une dimension temporelle nouvelle.
Cette extension des dimensions de la partition pourrait se généraliser pour servir aussi bien les besoins de la création en terme d’expression, que ceux de l’analyse ou de la pédagogie. Ce sont ces perspectives qui seront abordées et illustrées à travers INScore, un environnement pour la conception de partitions interactives augmentées développé à Grame.

 

Romain Michon<br/
CCRMA – Stanford University (CA)

Smartphones, fabrication numérique et augmentation passive : vers une lutherie hybride

Les appareils mobiles (smartphones, tablettes, etc.) ont été utilisés ces dix dernières années comme instruments de musique sous des formes très variées. Tandis que les premiers d’entre-eux s’attachaient à reproduire l’interface et le son d’instruments existants (Gamelan, Ocarina, etc.), ils évoluèrent rapidement en de nouvelles entités laissant place à l’inventivité de leur créateur.

Les appareils mobiles offrent un niveau de polyvalence et d’autonomie inégalé faisant d’eux une plateforme idéale pour réconcilier instruments de musique traditionnels et instruments de musique numériques (DMIs). Alors que les mécanismes de production et de transmission du son ainsi que l’interface de contrôle font partie de la même entité dans le cas des instruments de musique acoustiques, les instruments de musique numériques sont souvent constitués de plusieurs éléments indépendants, connectés les uns aux autres, ce qui se traduit parfois par une perte de la « cohérence physique » de l’instrument.

Malgré ces nombreux avantages, les appareils mobiles n’ont jamais été conçus pour être utilisés à ces fins, les empêchant ainsi de rivaliser avec les instruments de musique acoustique « traditionels », aussi bien en terme de qualité du son que de contrôlabilité. Lors de cette présentation, nous montrerons comment certaines techniques de fabrication numériques telle que l’impression 3D peuvent être utilisées pour résoudre ce problème. Une suite d’outils logiciels facilitant la création d’instrument de musique basés sur des appareils mobiles « augmentés » sera également présentée.

Liens utiles:

 

Pierre Lecomte
CNAM – Paris

Ambitools : outils pour la synthèse et la manipulation de champs sonores en trois dimensions par approche ambisonique d’ordre élevé.

Avec la démocratisation du son 3D, les outils pour la création et la manipulation de champs sonores complexes en trois dimensions sont requis. Parmi les différentes approches existantes, l’ambisonie d’ordre élevé offre un cadre analytique pour la capture de champs sonores, leur représentation , leur manipulation et leur reconstruction sur une multitude de configurations (réseau dense de haut-parleurs en deux ou trois dimensions, casque d’écoute, …). La flexibilité de l’approche ambisonique permet notamment de s’affranchir du dispositif de capture et de restitution.

C’est dans ce contexte que la suite de greffons ambitools a été développée. Se basant sur le langage Faust, les outils sont utilisables sur différentes plateformes et dans de nombreux formats. Les différents greffons permettent de spatialiser des sources sonores ou de traiter une capture microphonique en trois dimensions. La scène sonore ambisonique obtenue peut alors être manipulée avec des greffons proposant des opérations de rotation, symétrie ou filtrage directionnel. Différents décodeurs sont proposés pour une restitution sur un réseau sphérique de haut-parleurs ou au casque d’écoute en passant par le binaural. Plusieurs exemples d’utilisation seront présentés pour la création et le contrôle de sources sonores spatialisées à l’aide d’un joystick ou encore la manipulation et la restitution d’enregistrements 3D.

 

Roland Cahen
ENSCI Les Ateliers – Paris

Topophonie et musique cinétique : position et mouvement dans le language musical

La dimension spatiale en musique électroacoustique semble être une évidence pour tous pourtant, la spatialisation est rarement perçue comme une forme et le language expressif sur la question reste mal identifié et peu partagé.
On parle d’effets plutôt que de forme et figures, on croit naïvement à la promesse de l’interface de visualisation, on confond spatialisation et immersion… J’évoquerais un ensemble de réflexions, idées et notions pour le language de la spatialisation musicale à travers une exploration des formes spatiales musicales dans mon travail de composition. Deux entrées seront privilégiée : l’extension de l’orchestration, et la scénographie comme inscription expressive dans l’espace.
Engagé dès 1981 dans ce projet avec Espace Musical,le projet Octophonie, la question de la navigation sonore, plus récemment projets de recherche comme Topophonie et mes expériences de musiques cinétiques.

 

Florent Berthaut
Université de Lille

Instruments de musique numériques et réalité augmentée: réintégrer les mécanismes virtuels dans l’espace physique

Les instruments de musique numériques, de par leur complexité et diversité, ouvrent de nouvelles possibilités pour l’expression musicale. Cependant, contrairement aux instruments acoustiques, ils possèdent une part virtuelle, logique, dont l’absence dans l’espace physique peut limiter à la fois le jeu des musiciens et l’appréciation des performances par les spectateurs.
Deux projets menés au laboratoire CRIStAL de l’Université de Lille s’appuient sur la réalité augmentée afin de réintégrer les composants virtuels des instruments dans l’espace physique: Reflets et ControllAR.
Reflets est un dispositif d’affichage pour les performances artistiques augmentées. Combiné à une approche développée dans le cadre du projet européen IXMI, il permet aux spectateurs de révéler les mécanismes des instruments numériques afin de mieux apprécier l’engagement des musiciens.
ControllAR est un logiciel permettant aux musiciens d’intégrer aux interfaces physiques de leurs instruments des interfaces graphiques remixées. Ils peuvent ainsi s’approprier les retours visuels essentiels au jeu musical numérique.

 

Thierry Coduys, Guillaume Jacquemin
Association IanniX – Paris

IanniX, une écriture multidimensionnel et polytemporelle.

Dans les années 1970, Iannis Xenakis entreprenait la réalisation de l’UPIC. Cet outil, extension de la notation du solfège traditionnelle, permettait au musicien de composer dans un espace-temps / fréquence et de l’interpréter de manière simple et directe, en conservant une notion de geste instrumental. Sur les bases de l’UPIC, IanniX a été imaginé comme un séquenceur graphique open source temps réel, permettant de réaliser et de composer des partitions graphiques. Une forte volonté d’abstraction a été imposée afin que IanniX ne soit pas dédié uniquement à l’informatique musicale, mais aussi au traitement du signal vidéo, au showcontrol pour les installations, et à la gestion de différentes interfaces hardware… Ainsi IanniX s’interface naturellement avec l’environnement temps réel habituel des artistes (PureData, CSound, Processing, SuperCollider, Max, Arduino…). À l’aide d’une palette d’objets fondamentaux que sont les triggers (événements), les courbes (trajectoires dans l’espace) et les curseurs (progression dans le temps), IanniX permet une représentation graphique et interactive du temps dans l’espace 3D et assure un échange bidirectionnel via plusieurs protocoles de communication. Nous proposerons une description complète de l’écriture de partitions sous IanniX et des nouvelles techniques d’écriture qui en émergent.

 

Nicolas Ticot
XLR Project – Lyon

Petite histoire de l’image en musique à travers le parcours atypique de l’artiste.

Nicolas Ticot interprète la musique au travers de son interaction avec l’image depuis plus de 20 ans. En tant qu’artiste issu de la scène Do It Yourself des années 90 intégrant naturellement la technologie dans son approche, Nicolas Ticot participe largement de la fusion des différents médiums et disciplines (danse, théâtre d’objet, concert, création de programmes informatiques dédiés, etc.) dans une approche instinctive parfois low tech et « artisanale ». Pratiquant couramment le métissage entre art et science, lumière et danse, vidéo et sons, technologie et traditions, il se propose au cours de cette intervention d’aborder le sujet de l’interaction musique-images à travers son expérience allant de la performance AV (live audio-visuel) à la projection sur tous types de surfaces, la mise en scène, les dispositifs scénique, les installations… ). Par le biais de quelques exemples Il évoquera les notions d’interactions, de géométries d’espace, de formes génératives, de corps et de percussions connectées, invitant à une constante porosité des formes, hybrides. En s’appuyant sur son dernier projet, Icon Of V – une création plurimédia, danse connectée, arts numériques, vidéo, née à Porto Novo (Bénin) qui invite à découvrir les formes d’expressions traditionnelles de la culture Vodùn (les racines premières du vaudou) – Nicolas Ticot expliquera comment convertir l’énergie rituelle d’une iconographie issue du folklore religieux en formes artistiques contemporaines proposant une interprétation ethno-technologique de mythes et traditions, à la lumière de la mondialisation et des nouvelles technologies, dans un environnement sonore co-construit ou la musique du culte (percussions / voix) règne.

 

David-Alexandre Chanel
THÉORIZ – Lyon

Experiences immersives génératives : exemples, outils et approche

THÉORIZ est un studio de création Art & Technologie spécialisé dans les expériences interactives et le vidéomapping. A la croisée des nouvelles technologies, du numérique et de l’Art, l’équipe d’ingénieurs et d’artistes de THÉORIZ imagine des expériences et des concepts innovants.
David-Alexandre CHANEL, co-fondateur du studio, expliquera quelles sont les approches du studio lors de la conception d’installation sonores et immersives. Seront aussi abordés les développement d’outils génératifs du studio pour des musiciens ou pour des spectacles vivants. Des outils conçu pour être disponible à tous comme Augmenta une technologie de tracking créative développée et souvent utilisée par le studio sera aussi présentée.


Tarif(s) : Entrée libre dans la limite des places disponibles

Réservation : 04 72 07 37 00

Adresse
Maison des Mathématiques et de l’Informatique de Lyon
1 place de l’École
69007 Lyon
France
T. 04 72 43 11 80
Métro B : station Debourg
Tram T1 : station ENS Lyon