Théâtre de Hautepierre / Strasbourg (Alsace)
18h30

Création mondiale (version concert) : 4 octobre 2016, Musica Strasbourg
Jesper Nordin, compositeur
Cyril Teste, metteur en scène
Ramy Fischler, designer
Quatuor Diotima, quatuor à cordes
Tor Nørretranders, auteur scientifique
Manuel Poletti, réalisateur en informatique musicale
Thomas Goepfer, programmateur lumière

Le Quatuor Diotima s’associe à un designer et à un metteur en scène pour proposer un son et lumière interactif, esthétiquement exigeant et à la pointe de la technologie.

Célébré dans le monde entier pour son excellence dans le répertoire classique et romantique et pour son engagement en faveur de la création, Diotima sort ici du cadre traditionnel du concert de quatuor à cordes et relève un autre défi : proposer une œuvre lumineuse et chromatique interactive commandée au compositeur suédois Jesper Nordin. Grame est à l’origine de cette initiative. Interactivité oblige, compositeur, interprètes, metteur en scène et designer ont travaillé en étroite collaboration pour réaliser ce spectacle multimédia, de l’analyse et du codage des paramètres musicaux à la programmation des combinaisons de couleurs.

Pour l’élaboration de cette œuvre, le compositeur Jesper Nordin s’associe à Cyril Teste (metteur en scène), Ramy Fischler (designer) et Tor Nørretranders (auteur scientifique). Cette équipe pluridisciplinaire se propose d’explorer les champs d’interaction entre musique et arts visuels, une forme d’étude sur musique et perception visuelle. La structure imaginée par Cyril Teste et Ramy Fischler, questionne la notion d’interactivité musique-mouvement-lumière comme élément de scénographie et s’inspire des théories scientifiques développées par Tor Nørretranders sur les modes de perception du réel et la façon dont le langage de l’œil se transmet au langage de l’inconscient.

En effet, Tor Nørretranders stipule dans The User Illusion (1991) le fait que nos organes sensoriels enregistrent onze millions de renseignements par seconde, dont notre esprit ne sélectionne que quarante. Afin de pouvoir observer cette réalité foisonnante et débordante, nous l’organisons, sans avoir totalement conscience de ce processus. Nous regardons peut-être la réalité, mais notre esprit la travaille, la recrée, et ce que nous voyons est le produit de ce travail de l’esprit. Si bien que ce que nous appelons la perception est à la fois une construction et une hypothèse. Et si vous combinez ce langage de l’œil avec le langage de l’esprit, qui est fait de mots, de chiffres et de concepts, vous commencez à parler deux langues en même temps, qui s’améliorent l’une l’autre. C’est le but recherché par l’équipe artistique : que l’architecture lumineuse et la musique entrent en correspondance et apportent une vision et une compréhension nouvelle de ces différents rapports entre musique, art visuel et inconscient. Ce projet, lié à la question de l’espace et de l’image, donne aux artistes la possibilité de réfléchir à l’objet dans sa dimension poétique et numérique.
Jesper Nordin a créé Visual Exformation dans le cadre d’un cycle d’œuvres intitulé The Exformation trilogy, comprenant des œuvres pour TM+, le Quatuor Diotima et l’Ensemble Recherche, développées à partir de nouveaux logiciels interactifs qui associent interface intuitive et contrôle théorique approfondi – notamment les applications iOS Gestrument et ScaleGen. Dans cette trilogie Nordin utilise Gestrument, une technologie créée par lui-même qui incarne le concept d’ « exformation ». Dans Gestrument un ensemble d’instruments peuvent être contrôlés par des gestes simples, de la même manière qu’un chef d’orchestre. Néanmoins, au-delà de l’interface intuitive un contrôle important est exercé sur les paramètres globaux tels que les rythmes, l’intensité et les instruments, ce qui fait de Gestrument une étude dans la maîtrise de l’ « exformation » avant de pouvoir exécuter la musique souhaitée.

En savoir + : Site du festival Musica

Adresse
Théâtre de Hautepierre
13 Place André Maurois
67000 Strasbourg
France

Tram A arrêt Cervantès ou Tram D arrêt Paul Eluard