LE ROYAUME D’EN BAS
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Concept, composition : Pierre Jodlowski
Musiciens : Ayin, laboratoire d’interprètes
Isabelle Duthoit, clarinette, souffles
Jérémie Siot, violon électrique
Jean Geoffroy, percussions, objets
Comédienne : Manuela Agnesini
Images vidéo : David Coste
Mise en scène, scénographie, lumières : Christophe Bergon
Conseils techniques : Christophe Lebreton, Grame
Textes de Pierre Jodlowski librement adaptés de : Livres en feu de Lucien X. Polastron / «Le Mythe de la Caverne» in La République de Platon et des extraits de : Schéma du Purgatoire – manuel pédagogique / Chant des Séries – texte druidique breton traduit par T. Hersat de Villemarqué / Kojiki – histoire des mythes et de la genèse polonaise.
« Cette œuvre fondamentalement théâtrale, nous parle de choses enfouies, maintenues à l’écart du monde. La scénographie prolonge le questionnement initié par l’échange signifiant entre lumière, images et sons : les écrans positionnés sur la partie supérieure de la scène pourraient proposer une issue. Mais ils forment aussi le plafond qui rend souterraine l’action du plateau ; des corps tentent de s’extraire de l’espace clos de «l’en bas», des archets et des cordes veulent percer les parois, des regards sont emprisonnés dans des lieux sans issues. Au commencement, il y aura un conte, une histoire… Virée nocturne ; échapper à la ville, suivre la route, tracer, vite… Pénétrer dans la forêt, y chercher quelque chose, une zone à part… Fin de la virée : la découverte de… le commencement d’autre chose… la chute… Telles sont les images qui nous conduisent au Royaume d’en bas par le jeu des symboles et des espaces signifiants (la ville, la forêt obscure, une maison étrange). La musique naît dans cette chute, et nous conduit par de longs glissements vers ce qui longuement ne sera qu’un non- lieu. Dans ces mouvements où les textes suivent une chronologie inverse (depuis la longue histoire des autodafés inspirée de Polastron au mythe de la Caverne de Platon), nous voulons nous poser la question suivante : que faisons-nous de la connaissance ?
Notre monde d’aujourd’hui surinformé et surchauffé à hautes doses de divertissements est-il bien différent de cet «en bas»? … En bas, il n’y a rien d’autre que des gestes archaïques : ceux des musiciens, ceux tissés par des lumières fluorescentes qui évoquent la possible re-naissance, ceux des images transformées en des flux. Et puis, l’électricité qui vient amplifier la matière : la frappe, le glissement de l’archet, le jaillissement du souffle pour donner un sens tactile aux organes de production et faire vivre, dans les esprits, les mouvements de l’air. De cet état redevenu initial, de cette énergie primitive viendra éclore une sorte de mécanique incantatoire oeuvrant de la vitesse, de tumulte et de rupture.»
Pierre Jodlowski
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Réalisation musicale Grame
Co-commande Grame et Césaré, centres nationaux de création musicale.
Création 11-12 mars 2010 dans le cadre de la Biennale Musiques en Scène-Lyon.