ARCHITECTURES, LANDSCAPES, RESONANCES
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James Giroudon, curator
Christophe Lebreton, ingenierie
Art works of :
• Carlos Franklin & Roque Rivas (Colombie – Chili)
• Thomas Léon (France)
• Pierre Alain Jaffrennou (France)
• Dania Reymond (France)
• Zoé Benoit (France)
• Christian Rizzo & Iuan-Hau Chiang (France – Taiwan)
• Luc Ferarri (France)
• Michel Van der Aa (Hollande)
• Alexandre Levy (France)
• Xiao Yu (Chine)
Carlos Franklin & Roque Rivas Mutations of matter
Thomas Léon Glass house (location scouting)
Pierre Alain Jaffrennou Greensounds
Dania Reymond Greenland unrealised
Zoé Benoit Archisony
Christian Rizzo & Iuan-Hau Chiang IL
Luc Ferarri Presque rien n°1
Michel Van der Aa The book of sand
Alexandre Levy Tree of Caresses
Xiao Yu Thinking
D’architectures en paysages,
« Architecture » et « Paysage » dessinent des parcours sonores qui accompagnent et amplifient ce puissant phénomène d’élargissement du domaine musical à toute l’étendue du «donné à entendre», marquant profondément, au cours du XXème siècle, l’histoire de la musique occidentale. Cette extension d’une «culture musicale centrée sur le ton à une culture du son», au-delà des musiques concrètes et électroacoustiques, a ouvert de nouveaux horizons artistiques qui s’inscrivent au cœur de l’ensemble des écritures musicales contemporaines et de la création. Elle est à l’origine de l’idée de «plasticité sonore», de la porosité des territoires artistiques, ainsi que d’une multiplicité de démarches regroupées autour du «Sound art».
La notion même d‘«architecture sonore» s’est ajoutée (ou substituée) à celle de «composition», dans la mesure où une combinaison de matériaux sonores trouve sa cohérence à partir de ses propres critères morpho-typologiques, à la manière des compositions abstraites, géométriques, constructivistes ou néo-plastiques dans les arts visuels. Pierre Schaeffer, simultanément à l‘élaboration du concept d’«objet sonore», a eu recours à l’architecture pour signifier les lignes de forces, les axes ou colonnes vertébrales d’une forme musicale qui puise dans les ressources mêmes de ses éléments constitutifs. Ce rapprochement de la musique avec l’architecture se fonde plus particulièrement sur «une convenance du matériau à son organisation, ou, en d’autres termes que la microstructure informe la macrostructure».
Le qualificatif de «paysage sonore» est apparu en Amérique du Nord au début de la seconde moitié du XXème siècle, qualifiant la perception sonore de l’environnement dans lequel nous évoluons. Raymond Murray Schafer introduit le principe d’écologie sonore au rang de théorie musicale, nous incitant à définir et ressentir, à travers leurs configurations les plus variées, les sons de la nature, ceux des mondes urbains et industriels, tout en faisant référence à d’autres champs à teneurs sociologiques et philosophiques.
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Des lieux d’architectures sonores,
Les architectures transparentes de «Glass house» de Thomas Léon et les objets-sons d’«Archisony» de Zoé Benoit tracent une trajectoire centrale de l’exposition, comme deux points en regard de part et d’autre d’un axe. La réalisation de Thomas Léon s’appuie sur le scénario éponyme de Sergueï Eisenstein et de ses réflexions sur l’architecture contemporaine. Dans les notes du cinéaste («Notes pour une histoire générale du cinéma ») citées par Antonio Somaini, l’architecture japonaise, «avec ses parois semi-transparentes et ses portes coulissantes qui s’ouvrent sur la végétation entourant la maison », est l’exemple emblématique d’une architecture qui «offre une solution de continuité immédiate entre l’intérieur et l’extérieur, une ouverture complète à la nature ». Le «paysage», urbain ou rupestre, et l’architecture se déploient en un même geste.
Eisenstein fait référence aux architectes Gropius et Le Corbusier qui, par l’agrandissement des ouvertures et la création de fenêtres en longueur, ont transformé l’intérieur du bâti et ont permis l’intégration visuelle de l’extérieur. Les images de Thomas Léon traduisent cette interpénétration intérieur/extérieur, par les reflets des paysages urbains auxquels se mêlent les sonorités du verre, créant un univers transparent immersif.
Les objets de Zoé Benoit, et particulièrement les «Baguettes» réalisées au cours d’une résidence de l’artiste au Couvent de la Tourette (près de Lyon), construit par Le Corbusier, signent une autre approche de cette relation à la nature. L’espace monastique de la Tourette est empreint d’une résonance spécifique, l’architecture elle-même avait fait l’objet (dans l’ordonnancement des ouvertures, notamment) d’une collaboration avec le compositeur Iannis Xenakis. Pour rendre compte de cette dominante sonore du bâtiment, inséré dans un environnement boisé, Zoé Benoit a conçu des baguettes réalisées avec les différentes essences présentes dans la forêt toute proche. C’est une sorte d’un feed-back, potentiellement sonore, du paysage sur l’architecture, à travers des objets-sons-silencieux.
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Production: Grame, Centre National de Création Musicale